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Premier jour de repos du voyage retour dans une très bonne auberge. En plus du bon prix, la chambre et tout le reste est nickel. Avec un autre client, on boit un bon saké de Hyogo avant de passer au vin rouge acheté au kombini. Ce Japonais voyage pour un mois dans les environs. Il a quarante ans et est célibataire.
Kitashiobara, Japon
Je suis propre et reposé. Ça fait du bien. Prêt à écrire ! Je pensais que jongler entre voyage et écriture était possible. Ça l’est. Mais ce n’est pas top, du moins en stop. Les contraintes liées à mon blog (électricité, endroit calme, douche) ne sont pas le seul frein à mon plein épanouissement de voyage. Face au coronavirus, c’est ma liberté qui se trouve la plus affectée, notamment dû aux difficultés d’immigration à l’internationale.
Quatre personnes arrivent. Ils m’offrent une bière et le dîner. Ils vivent dans une préfecture différente, ont un travail différent et ne sont pas amis de longues dates. Mais comment forment-ils alors leur groupe ? En réalité, ils sont fans de Star Wars. En Europe, le terme otaku désigne un passionné de mangas et d’animés. Mais au Japon, ça signifie que la personne est un(e) passionné(e). Eux en l’occurrence, ils sont des otakus de Star Wars. Chacun possède sa carte de membre d’un même club (international) qui se nomme « 501e légion ».
Le premier que j’ai vu est assez discret. Je ne sais plus exactement où il habite. Il est mince, ne peut boire d’alcool pour des raisons d’estomac et semble adorer les animés. Lui serait assez proche de l’idée que l’on se fait en France d’un otaku.
Le second est un militaire. Ce pilote d’hélicoptère m’a superbement expliqué son métier en élevant un petit bloc au fur et à mesure des tapotements réguliers sur son torse. Il vit à Yamagata et compte déménager le mois prochain pour son travail. Il est le plus expressif de sa bande ; il possède d’ailleurs une petite chaîne YouTube, Stormtrooper Running, où il est souvent le plus disposé à danser. Cet extraverti m’offre une bière après l’autre au cours de la soirée.
La troisième est la seule femme du groupe. Elle habite à Sendai. Pendant que nous sommes tous assis, elle reste derrière, en cuisine, à préparer le dîner tout en buvant son saké favori. Elle est incroyablement gentille et agit comme une mère. C’est une femme type de sa génération (environ cinquante ans).
Le dernier est arrivé à moto depuis Saitama. C’est celui qui a roulé le plus, je suppose. Il porte un blouson avec un drapeau états-unien sur son dos. C’est le grand expert de Star Wars de la bande. Mais contrairement aux deux autres hommes, il ne possède qu’un seul costume (un stormtrooper) tout comme la femme. C’est un homme posé, affalé dans son siège, une bière à la main.
C’est un groupe très intéressant. Malgré leur grand âge, ils partagent de bons moments ensemble autour d’une même passion. Ils se contrastent bien par rapport à un parent japonais dit ordinaire, pour qui ce n’est pas habituellement le cas. Et ce n’est pas pour autant qu’on pourrait les qualifier de spéciales ou de bizarres ; ils ont tous une personnalité que je pourrais facilement qualifier de Japonais. Pour résumer, nous sommes cinq : l’otaku discret, le militaire extraverti, la gentille maman, le motard expert et moi, le hollander voyageur.
On en parle, en apprend et regarde Star Wars. Après qu’on ait fini de visionner le numéro deux de la saga, je leur parle davantage de mon voyage. Et sur la route vers Iwate, je pourrais peut-être même dormir chez la gentille mère du groupe. Et puisqu’on passe au dessert, le militaire extraverti et moi s’occupons de la vaisselle. Elle a déjà bien trop fait.
Kitashiobara, Japon
Je continue la correction de mon post « Mon Amérique latine ». Je relis notamment le passage, lors des JMJ au Panama. Sous le camion à jet d’eau, le refus d’une danse m’a poussé dans une solitude que je surnomme de « forcée ». Et ce sentiment est d’ailleurs similaire à la soirée à Vinales à Cuba avec ma sœur. Mais depuis, je ne me souviens pas avoir vécu ça à nouveau. Ça me manque en réalité. Bizarre, non ?
Je tiens aussi à rappeler que ça m’arrivait de temps à autre en France, autour d’une pizza avec des potes, lors d’un repas avec ma famille, à une pause à l’école d’ingénieur. Au Japon, il m’est arrivé de nombreuses fois de me sentir seul et d’en pleurer. Mais c’était là une solitude bien normale. Un sentiment trivial de sans ami, une solitude que je dissocie de ces deux moments dis « forcés » vécus en Amérique centrale.
Elle me vient comme un choque ; elle touche mon existence. Et au moment où j’écris dans mon carnet, elle me fait penser à une absurde modernité qui résonne en moi comme un rejet. Et il y a deux ans et demi, cette solitude « forcée » m’a poussé à démarrer ce grand voyage. Pas grand-chose ne me freinait d’ailleurs ; pas d’ami, pas de copine, pas de famille, juste une routine. En plus de cette situation émotionnelle appropriée au voyage, l’envie de découvrir l’inconnu, de repousser cette fameuse « zone de confort », de voyager était bien là. Mais en même temps, il faut avouer que mon départ était également une fuite. Ne sachant pas où était ma place, un jeune obéissant tel que moi a décidé partir en voyage. Et puisque je n’ai toujours pas trouvé de réponse, me voilà encore avec le pouce levé. Même si je n’en trouverai certainement pas, du moins tel que je l’espère.
Kitashiobara, Japon
Je reste une journée de plus afin de finaliser mon post de soixante pages. Une fois fini, je le publierai. Le soir, entre vingt-deux et vingt-trois heures, je passe du « Old blog » au « New blog ». Et soudain, je constate que mon post n’est plus publié. Il se retrouve au stade d’hier matin ! Putain ! Je suis tellement saoulé. Vais-je devoir rester deux jours de plus et recommencé ?
J’envoie un message à l’équipe de support en espérant qu’ils fixeront ce problème. Je n’ai pas envie de rester plus longtemps. Je veux voyager un peu.
Kitashiobara, Japon
Avec la femme de l’aubergiste, on part en ville manger de délicieux ramens.
En chemin pour Yonezawa, j’ai oublié que j’étais libre ; enchaîné à la pression sociale qu’exerce la pandémie et à l’écriture du blog. Or, c’est dû au fait que je ne suis pas encore entré dans une routine de voyage. Je ne fais du corona-stop que depuis quelques jours et l’envie de finir mon post me pesait.
Je cherche à voyager comme avant ; partir vite et loin, poser ma tente à seize ou dix-sept heures et avancer tôt le lendemain. Quant au corona, je perçois surtout des obstacles. Ne serait-il pas temps de s’adapter à une pandémie plus ou moins contrôlée ? Aussi, je ne suis pas parti en tant que diplômé avec étoiles dans les yeux. Aujourd’hui, j’ai vingt-six ans ; je suis parti depuis plus deux ans et demi maintenant.
Après le musée du daimyo Uesugi, je marche vers le manga café de ce soir. Sur un groupe Facebook de camping au Japon, une personne demande s’il est possible de dormir à l’extérieur. Pourquoi ne le fais-je pas ? Ai-je peur ? Ai-je la flemme ? Je regarde les nombreuses photos de personnes qui ont posé leur tente un peu partout. Le Japon est un pays sûr. Alors pourquoi pas moi ? Mais qu’en est-il pour les douches ? Et l’électricité d’ailleurs ? Je cherche des excuses… Mais rien ne m’y oblige non plus. Je peux très bien payer des auberges. Alors le petit confort du manga café n’est pas un problème. C’est peut-être cette liberté que j’envie. Mais seul, ce n’est pas top, non ? Je reste un peu perdu.
Yonezawa, Japon
Je commence mon stop avec un couple de la cinquantaine venant de la préfecture de Chiba qui se dispute pour savoir si les serres que nous voyons par la fenêtre de la voiture sont des raisins et des cerises. Qu’importe non… Je ne prendrai pas position.
Pour éviter que je dorme en tente, ils me racontent qu’il est possible de passer la nuit dans un sanctuaire en demandant shukubo. J’essayerai !
On visite ensemble le temple Yamadera. Je remarque que la femme appelle toutes celles qui ont un âge avancé obaasan, qui signifie grand-mère en japonais. C’est marrant ! Aussi, elle répète régulièrement « alalalalala ». Quant à l’homme, il chérit beaucoup sa voiture. À chaque fois que la température du moteur augmente d’un degré supplémentaire, il s’énerve. Ça l’inquiète beaucoup. Tellement qu’il préfère réduire l’air conditionné au profit de la température moteur. Aussi, il freine au moindre dos-d’âne. Il me fait penser à un ami alsacien qui prend également un grand soin de son véhicule.
Le soir, je demande à deux sanctuaires s’il est possible de s’arrêter pour la nuit en demandant s’ils font bien ce fameux shukubo. Négatif. Deux sœurs ont essayé de m’aider, mais en vain. Apparemment, ça ne se fait pas dans cette ville. Ça se ferait davantage à la préfecture d’Aomori.
Je tente tout de même un troisième sanctuaire. À l’allée, je vois un enfant qui tente d’attraper une libellule avec ses mains. On se sourit. Mais étonnement, il reste concentrer sur ce qu’il fait. Je suis surpris qu’un étranger avec un grotesque sac à dos passant dans sa petite ruelle ne lui fasse pas détourner ses yeux de son objectif. Après qu’on m’est refusé une troisième fois, je reviens sur mes pas et revois le petit garçon, toujours en train d’essayer d’attraper sa libellule. Je le regarde et il l’attrape ! Il en est fier, d’autant plus que quelqu’un ait pris le temps de le regarder faire. Ce qui me frappe dans cette rencontre, c’est qu’il est resté concentré sur ce qu’il faisait, qu’il est resté lui-même du début à la fin. Et ce n’est ni ma couleur de peau ni mon aspect de voyageur qui l’aurait détourné son regard.
Je me résous donc au manga café. Mais avant d’y aller, je fais une petite pause dans un parc de quartier. Une vieille dame m’apporte quelques boissons après avoir discuté un peu. Après avoir fini d’écrire, je me mets en route pour mon arrêt du soir. J’apprends sur la route qu’un Français habite dans le coin.
Tendô, Japon
Je fais du stop jusqu’à Masuda et visite ces vieilles maisons réputées pour leur pièce coupe-feu. J’y visite aussi un musée sur les mangas.
Je monte avec un homme qui va jusqu’à Akita. On s’arrête d’abord une petite heure pour son travail. C’est un petit parc d’attraction en pré-ouverture. En attendant qu’il finisse, je visite le bâtiment et déguste toutes sortes de confiseries que fille du stand me tend. C’est un bon moment.
Lorsque nous arrivons à son bureau, à Akita, il envoie un de ses employés pour m’accompagner jusqu’à l’église où je compte demander l’hospitalité. Mais vu qu’il n’y a personne, l’employé retourne au bureau et j’appelle un peu ma copine. Soudain, j’aperçois quelqu’un. Je remets mon appel à plus tard et cours vers le monsieur de l’église. Ici, je ne parle pas de shukubo cette fois-ci. Je demande tout simplement, comme aux Amériques, s’il m’est possible de dormir dans l’église avec mon sac de couchage. Il demande alors au prêtre responsable du lieu. Un Brésilien vient également me saluer. Inquiet face à la situation pandémique, le responsable ne préfère pas me laisser dormir dans une des chambres de la communauté. De ce fait, il me tend une enveloppe avec de l’argent de quoi payer une nuit d’hôtel. Et même si je lui dis que je compte demander l’hospitalité à d’autres endroits, il insiste que je reçois cette confortable nuit d’hôtel. Je ne pense pas le mériter ; je ne requiers pas un tel besoin. Mais je prends l’argent et pars pour l’hôtel.
Je ne sais toujours pas comment réagir. C’est beaucoup d’argent en plus ! Je pourrais dormir pendant trois nuits dans un manga café avec ça. Je ne sais pas comment réagir. Je ne ressens pas le besoin d’un hôtel. Avoir quelques mètres pour mon sac de couchage est suffisant. Je pourrais même continuer à chercher un autre endroit. Ou alors aller dans un manga-café et y rester douze heures tout en économisant le reste. Ou bien rendre le reste en tant que donation à l’église et partir pour un parc et y poser ma tente.
À l’aide de mon petit-frère, je décide de respecter le cadeau qui m’est offert, un endroit sûr où dormir au regard du virus. Il n’empêche que je ne puisse me voir autrement qu’égoïste. Au final, même après un tel déroulement, je me retrouve dans une si luxurieuse chambre alors qu’il y a deux ans, j’ai été hébergé par la simple et sage famille brésilienne à la Casa del Cristo. D’ailleurs, ils sont bien simples et non pas pauvres, comme l’a insisté le prêtre brésilien. Je culpabilise un peu. Je sais que je reste orgueilleux ; ça fait plus de deux ans maintenant que je suis parti. Mais pour qui ? L’autrui ? Non, pour moi. Uniquement pour moi. Dieu m’aime-t-il encore ? Ça m’afflige, j’en pleure.
Il est peut-être naturel pour vous de penser que se faire offrir est une bonne chose et qu’il faut simplement accepter un présent. Il souhaite m’aider, à moi de l’accepter avec joie. Certes. Mais j’ai déjà été accueilli par des gens bien pauvres (matériellement), bien bons et bien sages. Alors recevoir un bien alors que d’autres en ont bien plus besoin, c’est de loin difficile à accepter.
Je dors dans un hôtel, Dormy Inn en ayant utilisé le tout pour la nuit.
Akita, Japon
Après une petite visite du centre, je marche une heure sous un soleil de plomb. J’arrive petit à petit à Oga où le shukubo n’est toujours pas possible. Décidément…
Je pars pour une autre ville. Une fille qui part travaillé là-bas m’y emmène. Elle est mignonne. Elle me permet même de me doucher chez elle et d’y laver mes affaires. J’espérais me faire inviter. Mais finalement, je dors dans le parc ce soir. Est-ce parce que j’ai répondu oui à la question « Do you have a girlfriend ? » ? Qui sait…
Noshiro, Japon
Deux vieux d’Aomori m’emmènent jusqu’à cette prochaine préfecture. Je ne comprends pas bien leur dialecte. En chemin, on s’arrête à un onsen au bord de la mer. C’est incroyable ! Mais depuis que j’en suis sorti, je me sens tellement fatigué. Je n’ai même plus la force d’écrire dans mon carnet. Je me sens tellement reposé après cette nuit dans le parc.
Ils me déposent à Hirosaki où j’y visite l’immense par et le mini-château. J’aime bien le parc botanique et le mémorial, un jardin japonais. Et vu qu’il ne fait pas encore nuit, je fais du stop jusqu’à la prochaine ville.
Aucun sanctuaire aux alentours. Direction manga-café ! Mais celui-ci est en travaux. Je me sens vraiment à la rue maintenant. Tant pis. Je prends mon courage à deux mains et pose ma tente dans un parc un peu plus résidentiel que celui d’hier.
Aomori, Japon
J’essaye les shukubos depuis plusieurs jours, mais sans aucun résultat. Les Japonais sont extrêmement gentils, mais également froids. Difficile de se faire accueillir en tout cas. Sûrement dû à leur timidité ou dû à la culture disciplinaire.
Je monte jusqu’au nord de la préfecture, qui est aussi la pointe nord de la grande île japonaise, honshu. On me dépose à un camping gratuit. De loin, j’aperçois une tente jaune. Je suis alors tout excité à l’idée de dormir en tente avec d’autres gens autour. Au fil des heures, beaucoup de gens arrivent ; principalement en voiture et à moto.
Je ne dissocie plus les pouceux de longue durée des voyageurs saisonniers. Mis à part le comment, entre autres le moyen de transport, pas grand-chose ne change. Quant au but – pourquoi voyage-t-on ? –, ça reste une question bien trop personnelle pour qu’elle soit comparée à tout un chacun.
Je rencontre d’abord un Tokyoïte en scout. C’est bien la première fois que je suis heureux de camper. Ce soir, je ne dormirai pas seul. Et pendant qu’il va à un onsen, je rencontre un Japonais de quarante ans. Il est célibataire, sûrement altermondialiste, et voit l’argent comme pratique sans trop l’aimé. Il travaille dans les assurances ; d’abord quelques années à Boston puis en Allemagne. Ça explique son excellent niveau d’anglais. On discute des raisons de voyager et la liberté (paragraphe suivant). Lorsque le Tokyoïte revient des bains, il me dit que le cycliste tchèque que j’ai également vu passé compte également passer la nuit ici. Plus tard, un guide touristique indépendant en voyage avec son van nous rejoint aussi. Ainsi, on passe une merveilleuse soirée tous les cinq. C’était un précieux moment pour le Tokyoïte. Il rajoute que passer une soirée ici avec un Français, un Tchèque et deux autres Japonais est pour lui un moment unique.
Avec le voyageur quarantenaire, on discute aussi de liberté dans le cadre du voyage. Je pense qu’elle n’est approchable qu’en possédant le moins possible. Mais avant ça, faut-il encore savoir la définir… C’est une belle quête. Mais dans mon cas, elle s’est arrêtée une fois que je suis arrivé à Koga. En effet, à ce jour, mes raisons de voyager sont bien plus concrètes désormais. Ryoji voyage pour se chercher, savoir où et comment il serait plus heureux. Avant, à Boston notamment, il gagnait beaucoup d’argent. Malgré sa belle vie, cela ne rendait pas plus heureux. Il me dit qu’il est bien plus maintenant, en voyageant seul en voiture et en tente, que lorsqu’il gagnait bien sa vie. Par la discussion, j’évoque une de mes récentes réflexions qui me trotte depuis que le prêtre d’Akita m’a payé ma chambre d’hôtel. N’est-ce pas égoïste de voyager pour soi ? Rien que pour soi ? Le quarantenaire me dit que non. Il faut être entouré. Et peut-être que pour être heureux, pour apprendre davantage sur soi, il faut être ensemble ; rencontrer de nouvelles personnes (différentes de préférence) pourrait être un moyen d’avancer sur ces propres
problématiques.
Oma, Japon
Aujourd’hui, objectif : Arriver à l’auberge autour du lac. Et j’ai même le droit à un petit-déjeuner et au dîner en dormant dans un dortoir. En chemin, je passe par une petite ville qui diffuse une radio publique sur deux cents mètres dans son centre-ville. Mais aussi des étirements quotidiennement à certaines heures à travers toute la ville. C’est étonnant.
J’attends et encore et encore. Ça fait maintenant plus de deux heures. Ça fait longtemps que le stop n’a pas été aussi difficile. En effet, beaucoup de voitures passent, mais personnes ne s’arrêtent. Seuls ceux qui ont mal lu la pancarte me demandent vers où je souhaite aller. Je comprends alors que même si tout le monde va dans la même direction, personne ne va jusqu’au lac Towada où je souhaite me rendre. Il commence à s’assombrir un peu. Et plus le temps passe, plus je stresse puisque j’y ai réservé quelques nuits ce midi. Mes émotions me troublent ; je ne suis pas tranquille. Mon stop est différent que les autres fois. Je n’attends plus, je demande. J’espère fortement, avec beaucoup d’intentions dans les yeux, que l’on m’emmène jusqu’à destination.
Soudain, une grosse voiture blanche s’arrête. Et c’est une personne qui a bien compris que je souhaite aller jusqu’au lac ! Mais ce n’est pas simple pour lui, car il a encore du travail. En général, j’aurai insisté qu’il continue sa route. Mais aujourd’hui, le stop est si difficile que je n’arrive pas à lui dire que je trouverai quelqu’un d’autre au pire. Mais ce n’est pas si grave pour lui, il compte m’emmener ! Super ! Et là, une autre voiture s’arrête, car ils se connaissent. Son ami est libre et m’a déjà vu deux fois attendre ici. C’est donc avec lui que j’atteindrai le lac Towada. Cool !
J’arrive dans l’auberge où je suis très bien posé. Je démarre mon temps de repos.
Enfin, je peux dire que j’ai trouvé un rythme stable et convenable à ce voyage retour japonais.
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