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Photo du rédacteurJulien de Weijer

Nouveau départ

Dernière mise à jour : 2 sept. 2020

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Je suis prêt à temps. Il ne me manque plus que la correction de mon post « Mon Amérique latine ». Je le finirai en cours de route. Ma copine part en fin d’après-midi. Les adieux sont difficiles. Et même si je compte revenir en août, on le vit comme un grand départ. J’en pleure. Elle aussi d’ailleurs. Et je ne saurais pas dire si mes larmes tombent par tristesse ou parce que c’est la norme d’un départ. Mais ce dont je sais, ces adieux-ci ne me font pas dire « me voilà encore tout seul ».


2020.07.06 – Koga, Japon

C’est le grand départ ! Le retour commence. En janvier 2018, je suis parti pour découvrir. Aujourd’hui, c’est différent. Mon objectif est clair : rentrer en France en stop. Face aux difficultés d’immigrations dues au coronavirus, je temporise au Japon, dans certaines préfectures tout en essayant de privilégier la campagne. Je commence dans un premier temps par la grande région Tohoku.


Je quitte ma maison japonaise. Je n’y vis plus. Je rejoins mon ancien hôte Couchsurfeur et son père à vélo. Mais aujourd’hui, je ferai un petit détour afin d’éviter le plus possible les regards. Tous les deux m’emmènent à la station routière de la ville, un Michi no Eki. Je fais les adieux aux personnes qui m’ont accueilli l’an dernier. Je pars tel que je suis arrivé.


Je tiens ma pancarte. Le stress monte. Est-ce mal de faire du stop au vu de la situation ? Mais après quelques dizaines de minutes, je reprends confiance. Désormais, j’attends comme d’habitude. Je me sens même bien. En plus de ma pancarte et de mon masque, j’expose aussi mon gel hydro-alcoolique. J’en mettrai avant et après chaque voiture.


Au bout d’une petite heure, deux femmes s’arrêtent. Elles vont à Oyama. C’est à une heure de route dans la même direction. Super ! C’est d’ailleurs la première fois qu’elles emmènent un auto-stoppeur. Et vu qu’elles sont libres, je suis emmené jusqu’à destination, au lac Inawashiro. On roule quatre heures en passant par les péages. Et elles sont si gentilles qu’on m’offre même un merveilleux déjeuner. Incroyable !


On arrive au camping et elles repartent chez elles pour encore trois de route. Quel dommage d’avoir oublié de prendre une photo ou un contact. Je paye deux nuits. Mais je n’ai même pas le droit à l’électricité… Sinon je dois payer le double.


Ma copine me manque alors que je ne l’ai vu qu’hier. J’appelle mon père qui me dit que désormais, je vivrai la solitude autrement. Et en effet, ce voyage retour est différent. Toute la partie ce qui précède le long séjour au Japon, je le nomme aujourd’hui le grand voyage. Je suis parti avec très peu d’attachement ; pas de copine, pas de travail. Or à ce jour, je suis en couple et j’ai envie de finir mon voyage et ainsi retrouver ma famille et mes amis. Ce sont donc deux voyages profondément différents.


Je suis enfin sorti de la purple house, mon ancienne maison japonaise. Mais maintenant que je suis dans les montagnes, j’ai peur des ours. Là, je dors dans un camping. Mais où aller après ces deux nuits ? En ville ? Y a un risque corona. En campagne ? Y n’a pas d’électricité. Par ailleurs, je n’ai pas envie de trop dépenser. Suis-je radin ? C’est affligeant et douloureux. Je suis aussi perdu que dans ma vie professionnelle. J’ai une idée, mais je n’en suis pas si sûr. Y a-t-il une issue ? Dû au corona, je me sens tout aussi coincé maintenant que lors du pseudo-confinement au chômage.


Donc. Dans un premier temps, je souhaite trouver un bon endroit où je me sentirai tranquille, pas trop cher, avec une douche et de l’électricité, sans danger – psychologique ?… – comme les ours où le corona. Ensuite, je voyagerai.


Inawashiro, Japon

Je me lève tranquille. Il est huit heures et je ne peux pas être tranquille. Alors que je pensais piquer une tête dans le lac avec personne autour, un groupe de nettoyeurs de plage commence leur journée. Ben je n’y pas alors. Je pars alors pour la douche et un autre type débarque. Le jardinier se rajoute aussi au désagrément. Moi qui pensais nager, me laver et lire un peu en paix puisque je suis seul sur ce camping… Je prends ma douche et m’en vais.


En chemin vers une librairie, il commence à pleuvoir. Je cours pour m’assoir sur un banc sous un abri. Je ne suis pas seul. Je discute avec un vieux. J’apprécie beaucoup de pouvoir communiquer même si mon niveau de japonais n’est pas encore assez bon. Je comprenais mieux les femmes d’hier. Même s’il n’a pas l’air de parler de façon à ce que je puisse le comprendre, on apprécie tout deux notre petite conversation.


Après la pluie, je visite les ruines d’un château et entre dans la librairie municipale collé au parc. J’y compte décider mon rythme de voyage. Dans un premier temps, un rythme qui me permet de voyager et d’écrire en même temps. Je couperai mes journées en deux ; travailler dans une librairie ou dans un restaurant familial et, le matin sûrement, des activités de voyages (visiter, se relaxer, lire, réviser mon japonais).


Aujourd’hui, comme en Amérique centrale, je ne suis plus aussi exciter de visiter de nouveaux endroits. J’ai l’impression d’être parti à défaut comparé à mon départ d’il y a deux ans et demi. Mais rentrer en avion ne me satisferait pas. J’ai envie d’être sur le retour. Or là, je n’ai pas cette impression ; plutôt de perdre mon temps sans qu’il y est d’alternative. Mais beaucoup de personnes partagent certainement ce même sentiment. Dans mon cas, je veux quitter Japon et partir en direction de l’Europe ; faire cette grande traversée en stop en rentrant de temps à autre au Japon. Voyager peut sembler absurde. C’est triste de n’être que dans l’attente.


La librairie ferme. Il fait nuit, il est temps de rentrer au camping. Alors que je m’efforçais d’écrire en début de journée, j’en retrouve la raison. « Je maintiendrai ». Cette devise néerlandaise est peut-être la solution à ma frustration. Est-ce que tu souhaites être comme les autres ? Dans l’ennuie d’une routine ? S’occuper l’histoire d’une vie ? C’est le moment de choisir le menant de sa vie. Profites de ces instants uniques malgré la solitude, malgré moi. J’ai toujours peur des ours… Mais aussi de la nuit ! Je m’en souviens que c’était aussi le cas avant le Japon.


Inawashiro, Japon

Il a plut cette nuit. Quel temps de merde. De l’eau est entrée dans ma tente et a mouillé le t-shirt que je pensais porter. Je passe ma matinée à côté de la réception. C’est un bon rythme. Gardons ça !


Arrivé dans une nouvelle ville, j’entre dans une libraire pour deux heures. J’ai l’impression que mon odeur est forte. Bref, je pu !


Après une longue marche, j’arrive enfin au manga café où je compte y passer la nuit. Mais à ma grande surprise, il n’y a pas de douche dans celui-ci… En effet, je suis allé à celui où il n’y a pas de douche. Mais demain soir, j’irai !


Aizuwakamatsu, Japon

En plus de la glace d’hier soir, il y a même un petit-déjeuner. Bon… C’est pain, beurre et frites.


Face au château, je me réveille tranquillement avec un café tout en appelant mon petit-frère. Y aller tranquille le matin est un bon rythme. Le château est assez grand et l’histoire intéressante. Après la visite, je me mets en direction du temple assez original. Mais quelle chaleur ! C’est dingue. En plus de son ancienneté, il est tout en bois et comprend deux escaliers en révolution.


Depuis ce matin, les élèves pullulent. Un prof me dit que c’est un jour férié pour ces premières années au collège. Dans cette ville, un étranger à gros sac les intéresse. Mais ils n’osent pas me poser des questions.


Je ne me sens plus aussi libre qu’auparavant. Ça me trotte tous les jours. J’ai besoin d’électricité pour écrire, d’une douche pour ne pas répugner tout le monde, de garder la distance sociale dû au virus. Mais c’est sur ces contraintes que mon voyage japonais commence à se modeler. Je me surprends alors à tout planifier, chose impossible au Moyen-Orient et aux Amériques.


Aizuwakamatsu, Japon

Ce matin, je visite avant d’arriver à l’auberge où j’y finirai la correction de mon post.


Je discute un peu avec le conducteur avant qu’il parte. Mais cette fois-ci, c’est étrange. On a du mal à se quitter. Je sors de la voiture et il repart. On aurait dû s’échanger nos contacts. Mais trente minutes plus tard, il revient et on s’échange nos e-mails. Ce mec est très sympa ! On espère qu’on aura l’occasion de partager quelques verres un jour.


Après ma visite, j’attends avec une pancarte. Un employé de la station service me donne à boire vu la chaleur. Il parait dans la même direction mais dans deux heures. Puis, lorsque la pluie commence à tombé, une dame arrêtée au rouge me regarde. Et tout naturellement, elle me propose un parapluie. Je ne sais pas si c’est sa gentillesse ou l’encombrement du parapluie qui m’étonne.


J’arrive à l’auberge où j’y resterai quelques jours.


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