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Photo du rédacteurJulien de Weijer

Nouveau continent, nouveau voyage

Cet article est un peu différent des autres. C’est un résumé uniquement basé sur mes carnets de voyage. J’ai donc beaucoup transcris afin de rattraper le retard pris. Et même si j’ai mis quelques ajouts qui complètent le récit, les contextes sont souvent bâclés. Jugez avec parcimonie et pardonnez mon écriture immature. La majorité des réflexions sont d’origine : second semestre 2018.

Si vous souhaitez faire modifier le contenu, pour des raisons personnelles, contactez-moi. Un onglet dédié vous le permet. Vous pouvez également me demander de visionner les vidéos.





Nouveau départ

Escales

PANAMA (ANCON), PANAMA

Dans l’avion, un vieil homme à côté de moi a fait du stop en 1971. Lol. Il a d’abord pris un bus d’Ottawa à New-York d’où il a décollé jusqu’à Londres. Il a alors roulé dans une petite Volkswagen acheté sur place jusqu’à Istanbul. De là, il est parti en stop jusqu’en Inde à travers l’Afghanistan et le Pakistan. Et depuis l’Inde, il est revenu en stop jusqu’à Istanbul. Il a fait cet aller-retour en seulement six mois. Et tout ça juste simplement parce que des Français ont raconté à lui et son ami, sur une plage grecque, qu’il y a du bon hash en Inde.

Je le quitte avec le sourire et empressement pour trouver un endroit où m’installer pour cette nuit. Et comme dîner, une pizza avec du Ginger Ale devant un petit épisode d’actualités spatiales. Nickel !

C’était cool de pouvoir discuter avec la précédente génération de « pouceux ».

Le soir, je sors à côté de Coréennes, dont l’une est plutôt jolie.

TORONTO (YYZ), CANADA

Les Coréennes m’ont raconté quelque chose d’intéressant hier soir. Mais je ne peux m’en souvenir.

Je me repose souvent cette question : « Pourquoi voyages-tu ? ». Je suis parti pour quitter cette bulle européenne, découvrir l’extérieur, le « tiers-monde ».

Dans l’avion, je discute avec une Japonaise qui m’aide à connaître un peu plus le pays. Elle s’est expatriée depuis plusieurs années au Canada. D’après elle, un petit repas devrait coûter près de cinq cents yens. Ça équivaut à environ euros le repas. Elle m’aide aussi à traduire certains verbes importants.

J’arrive au Japon. Me voilà en Asie désormais. Comme à mon habitude, je me trouve un petit endroit où dormir la nuit dans l’aéroport. Je suis sur un banc et commence à discuter avec un Japonais à côté de moi. Il est ingénieur, mais dort aussi à l’aéroport depuis trois jours puisqu’il n’a pas d’appartement. Mais pas grave, qu’il dit…






La libération

TOKYO (AÉROPORT), JAPON

Il faut que je trouve un carton. Près des poubelles ! Je commence à marcher jusqu’à me rendre compte que le stop y est impossible. La fatigue ne m’a pas encore quitté d’ailleurs. J’ai pourtant dormi trois fois trois ou quatre heures sur vingt heures de vol.

Après le bus jusqu’à Sadegaura, je réussis enfin à retirer de l’argent et manger !

Je commence le stop d’abord vers Ichihara puis vers Kujukuri. Le second couple, m’emmène exprès plus loin. Après un tel détour, ils m’invitent encore dans un restaurant traditionnel. Et à la fin, ils m’offrent aussi une amulette de protection lors de mon voyage. Plus tard, un autre mec fait également un détour pour m’emmener jusqu’à l’aéroport de Narita. Je l’ai rencontré au restaurant d’ailleurs. Lui, me donne une pierre. Leur gentillesse est stupéfiante.

Arrivée à l’aéroport, une équipe de trois Japonais m’interviewe. Que c’est long ! Il compte me suivre plus tard en voiture lorsque je ferai du stop. Mais au final, ça n’arrivera pas.

NARITA (AÉROPORT), JAPON

J’ai passé une des nuits les plus confortables.

Je passe par Kawakami. Un vieil homme me mènera jusqu’à Tsuchiura. Sur le chemin, il me paye le déjeuner. Puis, je passe toute mon après-midi avec lui à son travail. Il est vétérinaire de cheval. Il travaille dans le second plus grand centre de chevaux de courses du pays, Miho training center.

Le soir, on arrive enfin à Tsuchiura. Lui également a fait tour un détour pour m’emmener. Il me dépose comme prévu au parc, où je compte passer la nuit. J’ai repéré un bon coin où poser la tente. Je continue tout de même un peu et demande s’il m’est possible de dormir dans les locaux du tennis avec mon sac de couchage. Mais ils refusent. Et avant de poser ma tente, je vais acheter mon dîner dans un kombini, une petite supérette ouverte 24h/24h. Et dès que je rentre, je revois le vieux vétérinaire qui m’appelle. Il me propose de dormir chez lui. Wow, bien sûr !

On rentre chez lui, à Inashiki. Une fois arrivée, sa femme me sert du thé. Puis, il m’emmène aux bains thermaux, dans un onsen. Tous à poils ! C’est une expérience unique. Ensuite, il me paye des sushis ainsi que de la bière.

Propre et rempli, je dors très confortablement dans un futon.

INASHIKI, JAPON

Le matin, on retourne à son travail avant de m’emmener à la gare de Koga, à une ou deux heures de route d’ici. Je salue le vieil homme qui m’a tant donné, et entre dans la station.

Lorsque je trouve du wifi, j’appelle mon hôte, un jeune Japonais qui a accepté ma demande sur CouchSurfing. C’est son père qui vient me chercher. Il vient du pays de Galles. Il est prof d’Anglais et gère sa petite société qui propose des cours dans différentes écoles. Depuis, on parle beaucoup.

Mon hôte Couchsurfeur rentre tard de son voyage en Thaïlande. Avec les parents, on va à l’onsen. Je parle davantage avec le daron et réfléchi sérieusement à rester une année entière. Ça me fera rentrer à l’âge de vingt-six ou vingt-sept en 2020 ou 2021.






La fin du Grand Voyage

Souvenirs

Personnes inoubliables :

  1. La famille bosniaque : accueillante et chaleureuse

  2. L’autre vieux vicieux : esclave et pécheur

  3. Les collègues turcs : bonté extrême

  4. Le voyageur breton : aventureux

  5. L’Argentin homo : intéressant

  6. Le vieil Argentin voyageur : simple, fraternel et résistant

  7. Le vieux couple de la mer : courageux

  8. Pauvre famille brésilienne : vraie et sage

Pays inoubliables :

  1. Les splendides montagnes suisses

  2. L’accueil inconditionnel iranien

  3. Les multiples paysages argentins

  4. L’originale pauvreté cubaine

  5. L’extrême dangerosité hondurienne

  6. La sûre libération japonaise


Mon séjour japonais

KOGA, JAPON

Je dormirai dans un premier temps dans la maison familiale de mon hôte Couchsurfeur, le troisième des quatre fils. Une Anglaise terminera son contrat dans quelques semaines. J’assisterai à la majorité des cours pour savoir si ce travail me conviendrait. Après une semaine de réflexion, je déciderai de rester une année entière, et non pas six mois comme le suggérera mon père. On entamera alors la demande de visa qui sera accepté sans problème. Et tout au long de mon séjour, j’aurai beaucoup de plaisir d’enseigner l’Anglais aux petits enfants japonais. Ils sont si jeunes et si mignons !

Pendant ce temps, je me sentirai de moins en moins à l’aise. Car en plus de l’Anglaise, je dormirai et mangerai également à leur frais. Se posera alors la question du logement. Malgré leur politesse, je verrai que je commence à gêner certaines personnes. Le plus jeune fils racontera notamment que je pue. Aussi, j’aimerai avoir la liberté d’inviter des potes et peut-être même une petite-amie japonaise. En effet, je commencerai fréquemment à rêver de filles. De temps à autre, je partirai avec le second fils ; boire au centre de la ville, participer à un petit concert de rap japonais, promener la chienne dans un magnifique parc.

C’est dans l’ancienne maison de la famille que je resterai. Je commencerai la course et le kendo. Et presque chaque jour, je réviserai une petite heure de Japonais. Ce printemps et cet été seront assez solitaires ; je jouerai à des jeux vidéo ; je verrai mon niveau de vie augmenter petit à petit ; je n’arriverai à souder fortement aucune amitié.

En août, je reverrai enfin ma famille après un an et demi de voyage. Ce sera un tournant dans mon séjour japonais. Leur retour me bouleversera tellement que j’oublierai les clés de la voiture coincées à l’intérieur. Ça me coûtera cher. Le mois suivant, je serai en couple avec une fille très gentille. À nouvel, mes amis greluches me rendront visite pour deux semaines. Comme avec mes parents, on fera un tour en voiture en passant notamment par Kyoto et Nara. En 2020, j’obtiendrai le premier dan en kendo, mais ne pourra participer au marathon pour la raison qui suit.

Alors que mon séjour arrivera à sa fin, en mars du coup, le fameux coronavirus bousculera violemment mes plans. Il me faudra m’adapter. Voyager sera impossible. Je remettrai donc la suite de mon voyage à plus tard. Et puisque mon niveau de japonais s’améliorera, je déciderai de passer un test, JPLT N4, en juillet 2020. Mais, comme le marathon, il sera naturellement annulé au vu de la situation actuelle. Mon retour sera donc repoussé à l’été. Mais j’avoue que c’est ma relation amoureuse qui aura le plus influencé dans cette décision. Les derniers mois seront économiquement compliqués. Il y aura moins de cours, pour au final ne m’en laisser qu’une dizaine. Plus tard, la situation virale s’apaisera au Japon. Je déciderai alors de partir le lundi 6 juillet 2020, pour un « Retour » indéterminé.

J’aime ma copine. On décidera de rester ensemble malgré tout, de se revoir tous les deux ou trois mois au cours de mon périple. Dans un premier temps, je ne voyagerai qu’au Japon. Et une fois que la partie internationale de mon « Retour » deviendra possible, je partirai. Après, tout dépendra des futures politiques migratoires, et notamment japonaises puisque je compterai revenir de temps à autre. L’évolution pandémique sera la grande difficulté. Si elle stagnera, ou voir même s’aggravera, je risquerai de me trouver sans solution.

Mon séjour aura déjà été prolongé une première fois. Pourquoi ne pas réitérer ce choix ? Jamais je n’aurai aimé mon logement. Elle est solitaire, usée et me lie à mon travail. Elle représentera l’ensemble de mes regrets lors du séjour japonais. Par surcroit, je ne pourrais y rester davantage, car mon désir de finir ce voyage sera bien trop fort. Serait-ce donc un retour à défaut de ? C’est en effet le compromis décidé qui me rendra le plus heureux.

Un jour, lors d’un appel avec ma tante, elle insistera sur la décision d’une date butoir. Combien de temps serais-je prêt à mettre, à sacrifier ? Je ne pourrai me résoudre à envisager une fin décevante du voyage de ma vie, un retour direct en France. C’est bien de l’entêtement, c’est certain. La suite de mon voyage ne sera pas réaliste, elle ne le pourra ; traverser la moindre frontière sera déjà difficile, alors joindre la France en stop depuis le Japon en 2020 est inespérable… Je ne pourrais répondre à cette importante question. Et puisque mes destinations sont adaptables, je partirai justement en stop pour me confronter à cette problématique.

Mon voyage est dirigé par mes sentiments, mes influences, mes désirs, mon cœur.


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