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Photo du rédacteurJulien de Weijer

Croatie 2014

Dernière mise à jour : 19 août 2020

Ma première nuit en auto-stop : J'étais arrivé au centre-ville de Munich en me demandant où allais-je me coucher. Pas facile d'y trouver un emplacement pour sa tente ou juste le sac de couchage sans passé pour un sans-abri. N'y voyant pas de solution, je pense à Pfastatt, la ville où j'habite. J'ai alors pris le métro dans l'espoir de trouver refuge dans une ville qui pourrait y être semblable.


Il est 20h et le ciel s'assombrit lorsque je sors à l'arrêt Fasenpark. J'ai suivi les gens et mon instinct en quête d'une forêt ou d'un jardin. Finalement, je me dirige vers l'église de la ville et son presbytère. Un scout m'indique la sonnette et c'est un coopérateur pastoral, tout comme mon propre père, qui m'a ouvert et accepté ma demande, répétée tant de fois tout au long de mon voyage : "Je cherche un lieu où dormir. Auriez-vous un petit bout de jardin ? Comme ça, je peux y poser ma tente."



Ma plus belle rencontre : Le couple de camionneur hongrois, Carmen et Franck, m'emmène après une longue et chaude attente depuis une station d'essence autrichienne. Je monte dans ma voiture et je m'installe derrière les sièges sur le lit. Le mari m'indique de m'asseoir à la place passagère. Je lui rétorque qu'il est déjà bien aimable de m'emmener. Mais il insiste puis, une fois confortablement installé, il me sert du thé. Après un bon bout de chemin, je lui propose et insiste à mon tour que l'on peut faire 50/50 et ainsi échanger les places. Mais rien à faire, il me ressert du thé ! Lorsque l'on arrive à la frontière, Franck se cache. En effet, un camion ne peut accueillir légalement que 2 places. En passant, il me raconte que la Slovénie est en forme de poule. Sa femme est née au cou de la poule, tandis que lui est né dans son cul ! Il raconte cette simple blague sans gêne, comme si nous nous connaissions déjà. Par cette profonde fraternité, il m'accepte et je ne suis plus l'étranger qui fait du stop.

Ce n'est qu'une fois déposé et le couple reparti que je réalise leur charité. Ils m'ont emmené gratuitement et illégalement (car oui ils risquaient de perdre leur job) en m'offrant la meilleure place.



The best luck : Je fais du stop à la sortie d'autoroute proche de Skradin. Là c'est Boris, un Croate, qui m'emmène jusqu'au village. Ne sachant pas où dormir, il me déconseille tout de même le petit parc du village et, plus tard, me propose une petite cabane où du matériel est stocké. En fin de journée, il m'annonce qu'un de ses yacht n'est pas loué et m'invite à y dormir. Je passe le soir dans un bar à raconter mon voyage et me faire payer des verres. C'est désormais possible pour les mecs ! Autant vous dire que c'était la cuite la plus rentable de ma vie !


Dans quelques jours mon voyage prend fin. Comme d'habitude, je me poste le long d'une route, pouce dressé et prêt à attendre une heure ou deux. Mais à ma grande surprise, la deuxième (ou troisième) voiture s'arrête. Il me fait signe d'ouvrir la porte et je lui demande s'il passe par la frontière italio-slovène. Puisqu'il est interdit de faire l'auto-stop en Italie, je me suis dit que ce serait génial de trouver un chauffeur qui traverse l'Italie de part en part et ce d'une seule traite. Je réalise que le chauffeur est français. Il se nomme Sébastien. Avec espoir, je lui demande sa destination. Il me répond qu'il se dirige vers Lyon. Je saisis l'occasion, je lui demande si je peux l'accompagner jusque-là et il accepte. Tout auto-stoppeur rêve d'un tel retour depuis un tel village.

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